Stéphane Delautre-Drouillon on Wed, 4 Jul 2001 10:10:32 +0200 (CEST)


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Title: Le point de vue

Association of Users and Distributors of AgroChemicals in Europe

35, rue des Mathurins, 75008 Paris – France Web Site : http://www.audace-ass.com

 

Le point de vue " Raisonné " d'AUDACE          (English version)

Communiqué du 14 mai 2001 (en France)

 

L'idée selon laquelle la responsabilité d'une agriculture de qualité respectueuse de l'environnement n'incombe qu'aux agriculteurs et, qu'en regard de l'urgence environnementale, il convient de leur imposer un code de bonne conduite supplémentaire relève à présent d'une pensée unique de l'industrie agrochimique et dogmatisée par les organismes, groupements, associations ou syndicats qu'elle a créés à cette fin et qu'elle finance.

 

En France, FARRE (Forum de l'Agriculture Raisonnée Respectueuse de l'environnement) est l'association par laquelle l'industrie véhicule cette pensée.

 

Dans le cadre de ses obligations statutaires, l'association AUDACE estime qu'il est grand temps de replacer ces initiatives de l'industrie dans leur véritable contexte qui, pour n'être pas foncièrement dommageable en apparence, n'en est pas moins extrêmement fallacieux vis à vis de l'opinion publique et très éloigné de celui dont la société exige débats et résolutions objectives.

 

L'industrie agrochimique redoute la mise en place d'un système de sécurité performant et indépendant et elle profite de l'inertie des pouvoirs publics dans le domaine de la sécurité sanitaire et environnementale.

 

Tant il est vrai qu'elle accepte mal l'idée d'être contrôlée par des structures sur lesquelles elle n'aura aucune prise, qu'elle préfère les mettre en place elle même, dut-elle les financer.

 

Avec l'objectivité inavouée d'imposer ses points de vue jusqu'à s'approprier un concept dont elle a toujours revendiqué l'irresponsabilité des causes, l'industrie est parvenue en un peu moins de 10 ans à faire reposer la prévention sanitaire et environnementale sur ses propres initiatives.

 

Face à l'opinion publique forgée par définition au sein d'une population non avertie et peu spécialiste des sujets qu'elle véhicule, il est constant que les premiers responsables des grands problèmes ont toujours su se dédouaner aisément en nommant des coupables beaucoup moins puissant qu'eux.

 

L'Histoire est pleine de boucs émissaires qui errent dans les décharges des fautes commises par les puissants.

 

La définition précise du mal et de son remède étant par trop dénonciatrice de l'inanité de cette stratégie, il convient de la rendre la plus complexe possible et finalement de démontrer l'impossibilité d'en fixer les termes parfaits.

 

Pour application directe de ce scénario FARRE nomme un bouc émissaire : l'agriculteur ; revendique une formule : agriculture raisonnée ; cadre après huit ans d'existence sa démarche dans les actions visant à définir, protéger, garantir, accompagner, communiquer ; avoue que l'action de définir est complexe mais attend avec impatience des autorités compétentes un dispositif réglementaire dont ses Socle commun et CODEX européen devraient fonder les bases ; entend que sa formule soit valorisée économiquement ; suscite ainsi les passions de l'industrie agro - alimentaire ; s'enorgueillit enfin d'un époustouflant sondage qui démontre que l'opinion publique est conquise et que 3 français sur 4 ne veulent pas d'un agriculteur qui leur propose des mauvais produits comme ils ne veulent pas de bons produits qui ne respectent pas l'environnement.

 

3 français sur 4 ! …15 millions de français qui aiment manger mauvais dans un environnement détruit ? … ou 15 millions d'audacieux qui se refusent à la manipulation ?

 

Pour donner à son scénario une apparence sérieuse, FARRE, par sa démarche politiquement correcte, s'est adjoint l'aide des plus hautes autorités politiques, administratives et professionnelles tant au plan national que communautaire.

 

Le FORUM tient ses colloques dans le cadre prestigieux de la Maison de l'UNESCO.

 

Il se flatte de tenir un discours pédagogique fondé sur des arguments objectifs.

 

Rien de plus objectif en effet que de constater qu'une grande part des atteintes à l'environnement résulte de l'usage des "pesticides" par les agriculteurs et que de leur apprendre à mieux les utiliser ne peut être que bénéfique.

 

Dans le même souci d'objectivité, son mentor, l'UIPP, considère que la collecte et l'élimination des emballages phytosanitaires, le contrôle du réglage des pulvérisateurs et la formation des agriculteurs sont prioritaires.

 

L'État, quant à lui, a estimé tout autant objectif de favoriser l'usage des produits les moins toxiques et donc d'instaurer une T.G.A.P. spécifique aux produits phytosanitaires malgré cette "innocuité" tant revendiquée par l'industrie que leur conféreraient leurs A.M.M. (Autorisation de Mise sur le Marché).

 

Agriculteur coupable ; agriculteur pollueur ; agriculteur payeur.

 

Rien de plus pédagogique en effet à l'adresse d'une opinion publique estimée par les puissants être du niveau technique, voir intellectuel, d'une classe primaire.

 

*    *

*

 

Du point de vue d'AUDACE, la filière phytosanitaire comporte quatre catégories d'intervenants qui agissent successivement :

 

 

 

 

 

Si la responsabilité relative à l'usage des produits phytosanitaires et à leur impact sur la santé et l'environnement concerne chacun d'eux, la plus grande part incombe aux fabricants et son importance est dégressive suivant ce même ordre d'intervention dans la filière.

 

Parce qu'il semble beaucoup plus efficace de balayer au fond d'un problème avant que d'en épousseter les détails, la priorité des actions à mener se situe à ce niveau industriel.

 

Les résultats des recherches et réflexions de l'industrie ne mettent jamais en cause son propre marché.

 

Ses études sont toujours plus rassurantes que jamais et ses réflexions la conduisent à porter le débat loin de ses laboratoires, de ses usines et de ses décharges.

 

Ainsi l'industrie redoute la mise en place de ce système de sécurité réellement performant, indépendant, efficace et impartial qui réduirait sa capacité de pression sur les décideurs politiques et sur les administrations compétentes.

 

Santé et environnement ne peuvent être impartialement et objectivement traités dans une seule logique industrielle qui reste par nature une logique de production pour laquelle ses représentants tentent de maintenir ou d'obtenir les conditions les plus favorables.

 

La démarche de FARRE ou de l'U.I.P.P. s'inscrit dans cette logique qui revendique la perfection d'un processus d'homologation pourtant maintes fois avéré défaillant, qui estime l'agriculteur responsable alors qu'il est souvent trompé par la présentation fallacieuse de produits dûment autorisés et qui tout en sensibilisant par exemple les pouvoirs publics sur la collecte des emballages les conduit à l'inertie sur les produits que ceux-ci contiennent.

 

A ce jour, pas moins de 17 dysfonctionnements majeurs dommageable à la santé et l'environnement relèvent exclusivement de l'industrie et sont d'une cruciale priorité.

 

Par ailleurs, 9 dysfonctionnements relèvent des autorités compétentes administratives.

 

 

Leur cessation serait de nature à réduire considérablement, objectivement et immédiatement les plus graves atteintes à l'intégrité de l'environnement.

 

Leur existence résulte de l'irrespect des codes de bonne conduite, de l'absence d'application des textes réglementaires existants et de l'inertie des pouvoirs publics notamment en matière de contrôle des productions industrielles.

 

Dans la mesure où, le consommateur exige que l'on arrête de le prendre pour un imbécile, le temps n'est plus à la définition d'un concept d'une "agriculture raisonnée" restreint aux seuls agriculteurs.

 

_______________________

Daniel ROQUES

President of AUDACE

mailto:roques@audace-ass.com

Tel +33 (254) 96 88 13

Fax +33 (254) 88 41 84

http://www.audace-ass.com

______________________

 

 

 

The ‘reasoned’ viewpoint of AUDACE        (French version)

Issued on 14 June 2001 in the United Kingdom

 

In the UK, as one can read in FarmersWeekly 1-7 June, CPA's Patrick Goldsworthy speaks with single minded vehemence of what aspects of crop protection pose the greatest risk to the environment and biodiversity :

 - farmers, their practices and their equipment !

 

The idea that farmers alone have responsibility for an agriculture which is respectful of the environment, and that, in view of the urgent environmental situation, it is necessary to impose on them an additional code of good conduct, is based at present on a single notion within the agrochemicals industry which is disseminated as dogma by the agencies, groups, societies and associations created and financed by the industry for that purpose.

In France, FARRE (Forum de l’Agriculture Raisonnée Respectueuse de l’Environnement) is the association through which the industry promotes this notion.

Within the scope of its statutory obligations, the AUDACE Association considers it high time that these industry initiatives were put back into their true context, which, while not having the appearance of being fundamentally harmful, is nevertheless extremely misleading to public opinion, and very far removed from that in which society expects debate and objective solutions.

The agrochemicals industry fears the introduction of an independent, high-performance safety system, and it is taking advantage of the inertia of the public authorities in the area of health and environmental safety.

So greatly does the industry dislike the idea of being monitored by structures over which it has no control that it prefers to put such structures in place itself, even if it means financing them.

With the unavowed aim of imposing its points of view, even to the extent of appropriating to itself of a concept which it has always denied any responsibility for causing, the industry has managed, in a little less than 10 years, to create a situation where health and environmental safety measures are based on its own initiatives.

In the face of public opinion forged, by definition, within an ill-informed population with little specialist knowledge of the subjects it is dealing with, it is a fact that those primarily responsible for major problems have always been able to clear themselves easily by naming culprits much less powerful than themselves.

History is full of scapegoats wandering about in the discharges from faults committed by the powerful.

Since a precise definition of the problem and its remedy would show up far too clearly the inanity of this strategy, it is best to make it as complex as possible, and ultimately to demonstrate the impossibility of setting ideal terms.

For the direct application of this scenario, FARRE has named a scapegoat: the farmer; has laid claim to a formula: 'reasoned agriculture'; has, after eight years of existence, set its activities within a framework of campaigns aiming to define, protect, guarantee, guide and communicate; acknowledges that the act of definition is complex, but impatiently awaits the introduction by the competent authorities of a regulatory mechanism based on the common core and the European CODEX; expects that its formula should be economically valued; arouses in this way the passions of the agro-alimentary industry; prides itself, finally, on an astounding survey which shows that public opinion has been won over, and that 3 out of 4 of the French population do not approve of farmers offering them bad products, and do not approve of good products which do not respect the environment.

3 out of 4 of the French population! . . . So 15 million French people want to eat bad food in a devastated environment? . . . or are 15 million audacious enough to refuse to be manipulated?

To give its scenario the appearance of seriousness, FARRE, through its politically correct stance, has annexed the assistance of the highest political, administrative and professional bodies, both nationally and at Community level.

The FORUM holds its conferences in the prestigious surroundings of the UNESCO building.

It flatters itself that it is holding an educational discourse based on objective arguments.

What could be more objective, after all, than to establish that a large proportion of the harm done to the environment is a result of the use of "pesticides" by farmers, and that teaching them to use these products better can only be of benefit.

With the same concern for objectivity, its mentor, the UIPP (Union des Industries de la Protection des Plantes), regards the collection and disposal of plant protectant packaging, controls on sprayer settings and training for farmers to be the top priorities.

The State, for its part, has considered it equally objective to favour the use of the least toxic products, and hence to set up a T.G.A.P (tax on pesticides). specifically for plant protection products, despite the ‘harmlessness’ claimed so strongly by the industry, which their Marketing Authorisations have apparently conferred on them.

The farmer is the one to blame; the farmer is the polluter; the farmer is the one who should pay.

What could be more educational, indeed, aimed at a public opinion regarded by the powerful as being technically, and even intellectually, at the level of a primary school class.

 

*             *

*

In the opinion of AUDACE, the plant protection sector comprises four categories of players, each acting in turn:

While responsibility for the use of plant protection products and for their impact on health and the environment concerns each of the above, the major share rests with the manufacturers, and the proportion of responsibility decreases the further down the chain we go.

Since it would seem much more effective, metaphorically speaking, to sweep the floor before dusting the trinkets, the priority, in terms of the actions to be taken, is at this industrial level.

The results of the industry’s research and reflections never call into question its own market.

Its studies are always more reassuring than ever, and its reflections lead it to carry the debate far from its laboratories, its factories and its discharges.

Thus, the industry fears the setting up of this truly high-performance, independent, effective and impartial safety system which would reduce its ability to put pressure on those who make the political decisions and on the competent authorities.

Health and the environment cannot be dealt with impartially and objectively within a single industrial logic, which by its very nature remains a logic of production, for which its representatives try to maintain or obtain the most favourable conditions.

The actions of FARRE and the U.I.P.P. fit in with this logic, which asserts that the process of product registration is perfect, despite the fact that it has many times been found lacking, which holds the farmer responsible, whereas he is often deceived by the misleading presentation of products which have been duly authorised, and which, while alerting the public authorities to such issues as the collection of packaging, leads them to inertia with regard to the products contained within that packaging.

To date, no less than 17 major dysfunctions detrimental to health and the environment are due solely to the industry, and these are of crucial priority.

Furthermore, 9 dysfunctions have been caused by the competent administrative authorities.

The elimination of these dysfunctions would considerably, objectively and immediately reduce the most serious damage being done to the integrity of the environment.

Their existence is due to a lack of respect for the codes of good conduct, the failure to implement existing regulations, and the inertia of the public authorities, in particular with regard to monitoring industrial production.

Insofar as consumers are demanding that they should stop being regarded as idiots, the time is no longer right to define a concept of ‘reasoned agriculture’ restricted solely to farmers.

 

_______________________

Stephane Delautre-Drouillon

Secretary-general AUDACE

mailto:sdd@audace-ass.com

Tel +32 (69) 89 14 18

Fax +32 (69) 89 14 15

http://www.audace-ass.com

_______________________

 

Is this really reasonable ?!

-raisonné : carefully thought out; measured; sensible; cautious; moderate ...

-UIPP (see also CPA in the UK)

-FARRE (see also LEAF in the UK)

FARRE (Forum for Reasoned Agriculture which Respects the Environment)

-TGAP (see also the tax on pesticide debated in the UK)

 

 

 

When a British consumer insists on buying 'BRITISH FARM STANDARD'

When a French consumer insists on buying food bearing the logo 'AGRICULTURE RAISONNEE '

None of them acts according to national prejudices,

In fact, they merely follow beacons and markers common to a global industry's global strategy.

 

In Europe, 6 national associations promote Integrated Farming and are grouped together under the name EISA (European Initiaitive for Sustainable Development in Agriculture).

These associations are : FARRE, in France, FILL, in Luxembourg FNL, in Germany, L'Agricoltura che Vogliamo, in Italy. LEAF, in United Kingdom, Odling i Balans, in Sweden,

EISA is based in Bonn

 

 

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