Louise Desrenards on Mon, 23 Feb 2004 18:56:40 +0100 (CET)


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Re: RE : [nettime-fr] Comment dire ?


Title: Re: RE : [nettime-fr] Comment dire ?
Chers amis,

La méthode certes, il n'y en aurait pas. Mais je ne connais aucun grand artiste qui ait commencé par chercher son statut. De plus le seul qu'ils aient obtenu en premier lieu étant d'abord celui de la maison des artistes, des écrivains etc. ou d'un régime des droits d'auteur imposé par tranches de revenus voir au plafond, ne leur laisse aucune chance de garder le moindre sou de bénéfices soudain lucratifs au terme d'un succès et auraient-ils commencé par manger de la vache folle ‹ sauf à s'expatrier avec les moyens de choisir son boeuf.

Car des artistes et des bons qui ont fait du fric ‹ même s'ils ont fait du fric ‹il y en a certes, et il y en a eu ; seulement nous avons le mal français multipartite entre républiques bananières d'antan et feu structure stalienne bureaucratique de passé récent toujours valide y compris dans les droites (y a qu'à voir en ce moment le retour des bureaucraties dans l'animation des mouvements critiques sociaux à gauche sous l'effet de directions bureaucratiques ‹ même apparemment alternatives ; et aussi bien voir les mesures légales destructurant la culture prises par le pouvoir de dingue plébiscité sous la prescription du PS qui récupérait lui aussi la soupe de le Pen il y a deux ans).

Ce mal, celui du racket de l'État et des prélèvements d'une part, celui du clientélisme politique qui protège et étend la masse de soutien ‹ donc on aide qui vous aide ‹  d'autre part, celui d'une oligarchie qui non contente de jouir du pouvoir veut se saisir de tous les autres dans la mesure où cela lui assure de se reproduire et de s'étendre, en ce que rien d'autre que sa ligne son poste et son développement ne passera où le moindre vide légal ou organisationnel se présenterait, ou même présumant de nouveaux gisements culturels possibles ‹ au cas où "pourvu qu'il n'en surgisse pas un nouveau et inattendu pour prendre sa propre place et grignoter la mienne que je veux la plus large possible": on voit ainsi des gens contractuels ou fonctionnaires à haut niveau des musées (le coup d'envoi spectaculaire fut donné par X en charge à Pompidou se retrouvant commissaire de l'exposition des installations de l'art contemporain Guggenheim intra et extramuros à NYc il y a quelques années), se retrouver ailleurs et en même temps non détachés par mission de leur administration mais redoublant leur statut d'un autre ‹et donc aussi le revenu?‹... on en voit d'autres diriger avec haut salaire, sans abandonner leur métier préalable, etc... ; enfin, oligarchie de technocrates et maintenant de techniciens en voie de constitution, il faut bien le dire y compris concernant le numérique, y compris mon cher Loz ceux du logiciel libre qui s'avance avec une classe expert de la démocratie pour tous moins le moyen d'édition autonome de chacun, car ces sources ne sont pas encore suffisamment gérées par des logiciels interprétatifs pour que leur objet ne soit pas impérialiste et totalitaire en termes de structure de langage car exclkuant qu'on n'apprenne pas à les maîtriser,  sauf à les subir sous l'autorité de ceux qui les agissent et serait-ce contre le pouvoir : après la guerre des classes, la guerre des castes. Nous sommes parvenus, oui dans l'univers de la guerre des étoiles.

Que dire des grands marquis et parfois des artistes promus managers distributeurs, qui concentrent aujourd'hui tout le réseau de la publicité et de la communication de l'art du plus noble au plus trivial (normal comme on ne sait plus ce qu'est l'art sinon des comportements, alors on va au plus large pour ne pas se tromper surtout si ça coûte moins cher tout en justifiant quelques ressources personnelles pour les orgnisateurs représentatifs, des salaires ou des droits d'auteurs par ex, liées à cette administration intra ou extramuros, "voilà j'ai un tampon pouf pouf, sans mon tampon on ne vous montrera nulle part, donc venez avec moi"... etc.... sachant que le but du jeu pour ces gens là est de rechercher une assiette internationale de futur curator ou consultant top fric.

Quête de puissance à la hauteur de futures ambitions internationales... et voilà que maintenant l'assaut en associe plusieurs concernant justement les arts contemporains et les arts numériques...  NON MAIS JE REVE LÀ ! qu'il s'agisse de la ville ou de l'État ou des assoc para-universitaiires ou para-artistiques des régions de Paris ou d'ailleurs : peu importe.

Tout le monde qui gère et organise la distribuition de l'art non lucratif se vit comme un petit Lang aujourd'hui et il n'en est pas loin de notre porte, depuis les espaces nationaux ou municipaux aux espaces alternatifs voir aux bistrots (où l'on va nous administrer de l'art non plus des causeries dans la grande tradition des clubs révolutionnaires ou des situs à La tartine, ni de la musique mais de l'art jusque dans notre steack frites, au grand dam du pop, jusque dans le fond de notre tasse de café... Que le marc en devient lourd !

Lutte de lobbies politiques entre eux ou luttes de puovoir interpersonnels ? en tous cas on sait bien qui restera sur le carreau : toujours les mêmes et justement les poètes et artistes, ceux qui oeuvrent en prédictions et critiques comme émergence organique de l'oeuvre d'art et que, comme disait Deleuze raillant les éditeurs qui prétendent ne pas pouvoir passer à côté des nouveaux talents désignés par le futur : personne justement et par définition puis qu'ils sont imprédictibles ne pourrait certifier ne pas rater ! (d'ailleurs, con connaît bien la pertinence française en matière d'innovation artisttique depuis des lustres ! ne citons pas les collectionneurs étrangers sans lesquels la plupart des grands artistes modernes auraient fini dans la cheminée pour faire démarrer le feu.

Enfin, la perversité des retombées de l'analyse institutionnelle à la naissance de laquelle mon âge a pu me donner la chance d'assister.avant 68, accomplie depuis en réalité concrète de machine délirante appliquant l'administration à toute chose et s'administrant de tout au point où aujourd'hui, en France, on ne sait plus distinguer entre l'institutionalisation  par le statut et la prescription mondiale de l'OMC sur le parché de l'éducation ! par ex dans des interventions du type workshops sur les lieux institutionnels de l'éducation devenue elle-même un marché où nous devrions au contraire, si nous voulons être cohérents sur la laïcité de l'école publique et des chances pour tous, nous battre comme des fous pour la formation et la remise à jour permanente du personnel de l'éducation nationale de leur nombre et de leurs équipements : cela coûte du fric qui ne ménagerait certes pas celui des workshops. MISERE EN MILIEU PROFESSORAL ‹ car pour être misérable il faut le savoir, se ressentir misérable c'est le cas des profs, quand les étudiants ne le sont plus depuis longtemps puisqu' ils sont achetés dès qu'ils entrent à l'école maternelle et bénificieront des workshops !

Donc arrête Xavier avec l'art : l'art c'est une émergence comme les autres de ce qui s'opère actuellement et quelles que soient les idées sincères qui animent ceux qui revendiquent leur statut. Finalement retournons au 1% au moins c'était l'art de la commande ;-) retournons aux oeuvres mises en concours, etc.  T'es prof alors bats-toi pour avoir du fric et des moyens dans ce cadre et crée ailleurs ou sur concours si tu veux... C'est bien une romancière de best-seller qui écrivit ses romans les plus vendus en se levant à 4 h du matin alors qu'elle était et resta pendant des années prof de français dans un lycée !!! mais franchement Xavier, le statut institutionnel des artistes, franchement... Nos meilleurs écrivains modernes le pratiquèrent tous en parallèle d'une activité utilitaire. Car on sait bien que même les meilleurs auteurs d'éditeurs au bout d'un moment ça donne de la merdre !

S-C-A-N-D-A-L-E-U-X  pour l'extrême gauche objet de la gauche réformiste qui concourt et a concourru à développer la loi du marché dans toutes les sources de notre vie le jour même où les bébés verront le jour ! Or les workshops trouvent leur lieu expérimental instittutionnel précisément dans le cadre culturel et artistique et bientôt gagneront tout le tissu de l"'éducation nationale pour sa part qui ne sera pas sacrifiée ‹ pour la part du peuple qui ne sera pas sacrifié.

Or qui les obtiendra ces workshops ? Et quelle culture et idéologie transmettront-ils de façon non publique, non déclarée, non réputée connue de tous les électeurs, pour se substituer à la structure ? Toujours le clientélisme ou la magouille de pouvoir ‹ de surcroît.

Il n'y a plus de gauche ni de droite dans ce domaine mais l'acte lui-même en ce qu'il engage organiquement comme brisure de la cohérence collective réputée républicaine ou démocratique (on le sait bien que les démocraties sont mortes mais alors : c'est tout ce que vous avez à nous proposer à la place ?) MOI DANS CE CAS JE SUIS À FOND PUR L'ÉCOLE PRIVEE. Au moins un minimum d'autonomie et de responsabilité de l'engagement pédagogique cohérent à travers les enseignements et au long de la scolarité sinon nous ne ferons que renforcer l'injustice sociale de ceux qui peuvent familailement et socialement transmettre en interne la dcohérence disparue de la compréhension de l'évolution des traditons et des modernités.

Nous renforçons les classes privilgiées à la périphérie d el'école et des arts officiels parce que c'est dans l'univers privé que la cohérence aujourd'hui brisée publiquemetn poursuit de se transmettre, consitutant les futures castes qui gouverneront le monde après avoir été parachevés dans les grands collèges spécialisés nationaux ou mieux encore maintenant : internationaux... de sorte que c'est une grande famille complice sur le plan mondial qui nous gouverne déjà ‹ étonnez-vous des tribunes de certains politiques français dans des officines sextaires à la solde des lobbies qui agitent Bush, au démarrage de la guerre du Golfe !

J'en connais, des artistes qui, pour des retards d'impôts quelque année faste qui leur arriva dans leur vie, devront travailler jusqu'à la fin de leurs jours captifs des mensualisations de leur dette chez l'inspecteur fiscal qui s'occupe d'eux...

Gainsborg ne travaillait plus depuis longtemps que pour payer ses impôts cash  : c'est ce qui l'a tué. Il l'a dit.

MOI JE SUIS POUR LE FRIC DES ARTISTES PAS POUR LE FRIC PUBLIC DES ADMINISTRATEURS qui MANGENT SUR LE DOS DE CELUI JUSTIFIANT LEURS STATUTS SUPÉRIEURS QUAND CE VERS DE TERRE, SANS LEQUEL LES AUTRES NE SAURAIENT S'AGITER DE FAçON SPECTACULAIRE, CREVE SUR PLACE. Or ils trouveront toujours leurs alliés artistiques dans la médiocrité qui à travers eux s'offrira le frisson de sentir exposée parmi d'autres artistes plus reconnus.

Sache tout de même que notre musée national d'art moderne donne de plus en plus dans l'exposition originale franco-française malgré les grands artistes internationaux qui parfois résident encore sur nos terres, et que vous ne verrez plus guère passer des gens comme Bill Viola parmi nous avant longtemps, tandis que ses confrères français somnolent sauf quand ils voyagent.

Sauf révolution.

L'art est grand ‹ toujours grand pourvu qu'on ne l'étouffe dans l'oeuf. L'art c'est la vie ! Selavi ‹ et le Sel de la vie : oh marchand ! toi qui n'est pas celui que l'on croit...

Je vous embrasse bien fort.

Louise D.

PS une citation de Manu Dibango : ne pas oublier que dans cette société si tu ne peux pas te payer un croissant au petit déjeuner peut-ête devras-tu rapidement retourner à la campagne ?
Essayons tout de même de ne pas faire trop de dettes...



De : "xavier cahen" <cahen.x@levels9.com>
Date : Mon, 23 Feb 2004 16:27:01 +0100
À : "'Art Hunter'" <philarthunter@provisoire.com>, <nettime-fr@samizdat.net>
Objet : RE : [nettime-fr] Comment dire ?


Je réponds dans le message

xavier

-----Message d'origine-----
De : Art Hunter [mailto:philarthunter@provisoire.com]
Envoyé : dimanche 22 février 2004 17:46
À : lionelbroye; xavier cahen;
nettime-fr@samizdat.net
Objet : Re: [nettime-fr] Comment dire ?



De toutes façons, on en revient toujours à la même chose être artiste tout

comme d'ailleurs être politicien ne devrait en aucun cas être un métier...



>Si l'activité des artistes est plus proche d'une profession de foi que d'une profession, lorsqu'elle celle-ci chevauche l¹activité professionnelle, pourquoi les priver d¹un statut professionnel ?



On ne se trouve en effet désormais plus aux prises qu'avec les perversités

d'un système qui s'est lui même auto-sclérosé il ya longtemps déjà. C'est le

règne des cours et des courtisans, les côteries diverses font règner l'ordre

et l'objet artistique en lui même ne passe malheureusement  le plus souvent

qu'au deuxième plan de personnages visant à faire carrière ou fortune sous

couvert de création.



>Il faut être loin de la réalité pour croire que l¹art rapporte des fortunes aux artistesŠ IL y a dix mille autres professions plus rémunératrices que l¹exercice de l¹artŠ vendez des jeansŠ le problème des artistes aujourd¹hui est de survivre, et non de placer leur argentŠ je crois que pour beaucoup l¹objet artistique reste centralŠ



Les étudiants sont hélas formatés pour, interchangeables et corvéables dans

leurs systèmatiques resucées des discours plastiques déjà en place, on peut

effectivement parler alors d'un académisme qui n'avoue pas son nom, celui

qui avance masqué mais bien réel sous le discours seriné et rabâché des

tenants de l'introspection et des esthétiques plus ou moins

relationnelles...



>c'est méconnaître l'histoire de l'art, de tout temps les écoles et ateliers d¹apprentissages ont été " systématiques resucées". Ce qui se passe à l¹école est forcément reconnu par son institution (état/région ou enseignant), il est donc digéré, désamorcé, etcŠ



Enfin, si quelqu¹un avait la méthode pour faire de l¹art novateur à l¹école, je crois qu¹elle serait appliquée partout, mais voilà, il semblerait que tout ceci soit un peu plus complexe que le seul fait de le souhaiter, ou de l¹énoncer ou de le dénoncer.



Merci de m¹adresser la méthodeŠ



Cordialement,

Xavier



HUNter°

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http://www.provisoire.net/art_hunter hunterSOLDE l'art