Title: MINISTERE DE LA CULTUREVendredi 15 avril 2005, 18 h, vernissage de clôture,
installation participative IMAGES-MEMOIRE
http://www.fredforest.org/Ina
MINISTERE DE LA CULTURE
182 rue Saint Honoré 75001 Paris
L'installation continuera a fonctionner en ligne
Cette installation utilise, avec des outils d'aujourd'hui, un art de la participation, dont les concepts ont été établis et théorisés, par l'Art Sociologique des les annees 1970. L'art relationnel et le concept de relation ont été mis en oeuvre, en effet, par le groupe belge du CAP (Cercle d'art Prospectif) et le CAS (Collectif d'art sociologique) en 1973
Et si l'esthétique relationnelle n'était en définitive dans le contexte de l'art contemporain qu'une question de manipulations des valeurs symboliques, d'occultation de l'histoire, de marketing et d'occupation de positions de pouvoir ?
Voici à ce sujet une mise au point que publie Jacques Lennep qui rectifie une histoire de l'art quelque peu manipulée par le marché :
Le masque se lève :
Au sujetde l¹article consacré par Dirk Pültau au livre CAP-art relationnel (De Witte Raaf , mars-avril 2005, n°114, pp. 41-45). Permettez-moi de vous adresser quelques remarques en espérant que vous voudrez bien les publier. Elles visent certaines critiques formulées par Dirk Pültau et que j¹estime injustifiées notamment quand il qui nie tous rapports entre l¹art relationnel du CAP et l¹esthétique relationnelle de Nicolas Bourriaud.
Tout d¹abord je dois préciser que le titre du livre CAP-art relationnel publié par Dexia en 2002 n¹a absolument pas été choisi, comme Dirk Pültau le croit, en référence à celui de Bourriaud ( Esthétique relationnelle) publié en 1998. Faut-il le rappeler : le groupe CAP fonda ses activités sur cet art relationnel dès 1973, année où Bourriaud, né en 1965, jouait encore aux billes ! En 1982, ce groupe publia même un ouvrage pluridisciplinaire (Relation et relation) qui se voulait un constat sur l¹importance du concept à l¹époque. Il me semble donc qu¹on ne peut reprocher au CAP d¹avoir choisi un tel titre !
Dirk Pültau prétend qu¹il est absurde d¹établir un rapprochement entre les orientations du CAP et l¹esthétique de Bourriaud appliquée à l¹art dit social des années 90. Replaçons les choses dans leur contexte historique. Le CAP ambitionnait d¹être une sorte de laboratoire (CAP signifie Cercle d¹Art Prospectif). L¹éventail de ses recherches " relationnelles " était assez large. Celles-ci impliquaient cette " participation " qui était, à l¹époque, quasi un mot d¹ordre et qui favorisa chez l¹un ou l¹autre (à des degrés divers) un intérêt pour le fait social. Les artistes qui manifestèrent un tel intérêt sont Evrard, Lizène, Ransonnet et moi-même. En ce qui me concerne, il fut à l¹origine de mon Musée de l¹homme (effectif dès 1976) dont des témoignages ont été présentés récemment dans Dear ICC et La Belgique visionnaire. C¹est dans ce contexte que des contacts s¹établirent avec Fred Forest. Le concept de relation était un des piliers de son art sociologique, comme il le rappela dans un manifeste publié par Le Monde du 7 février 1980.
Isoler de ses antécédents historiques l¹esthétique de Bourriaud constitue, je crois, la véritable absurdité. En effet, si l¹art relationnel du CAP ou l¹art sociologique de Forest ne coïncident pas totalement avec l¹esthétique relationnelle des années 90, on ne peut nier leur antériorité quand il y a cette coïncidence. La récupération et l¹adaptation par Bourriaud du principe relationnel ont d¹ailleurs été relevées. Ainsi, pour Paul Ardenne, les notions d¹interactivité ou d¹art transactionnel qui constituent l¹ossature de son esthétique, sont un " relookage " de l¹art participatif largement développé une vingtaine d¹années plus tôt (1). Yves Michaud porte le même diagnostic. Pour lui, cette esthétique de l¹art assimilé à une pratique des relations sociales n¹est que " du collage et du recyclage, pour ne pas dire du pot-pourri des philosophes à la mode il y a vingt-cinq ans " (2).
Une dernière remarque. Si le CAP a connu une période " historique " (1972-1982), il n¹a pas pour autant tourné la page. Dirk Pültau ne doit donc pas s¹étonner que Jacques Charlier ait pu y être associé lors d¹une manifestation organisée par quelques-uns de ses membres en 1993. Charlier n¹est pas un artiste dont on force la main ! Depuis le début de ce siècle, le groupe (ou l¹ex-groupe) est apparu dans cinq expositions. En octobre, il se produira au château Malou (Bruxelles) avec en invités de jeunes artistes qui manifestent une préoccupation sociale indépendamment de toute inféodation à une quelconque esthétique.
Jacques Lennep
(1) Paul Ardenne, Un art contextuel, Paris 2002, pp. 198.
(2)Yves Michaud, L¹art à l¹état gazeux, Paris, 2004, p. 59-60.