Louise Desrenards on Fri, 9 Nov 2012 17:29:49 +0100 (CET)


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[Nettime-fr] Peut-on élever les enfants sans miroir narcissique ?


La question est : peut-on élever des enfants sans miroir narcissique ?
et si non : peut-on abolir le miroir narcissique individualisé pour
lui substituer un miroir narcissique collectif avant que la société en
commun en soit réalisée ?

Bien sûr, je suis sans réserve pour le droit des homosexuels à se
marier et adopter des enfants et je l'ai toujours été car
l'hétérosexualité du couple ne garantit en rien l'infaillibilité
d'élever des enfants -- et même pourquoi pas de supprimer le mariage
en général... Mais à partir du moment où il y a mariage ou PACS je
suis radicalement contre pour supprimer les termes civils de père, et
de mère, pour ceux qui en tiennent, que l'un ou les deux parents ont
reconnus, que ces parents soient de sang ou adoptifs, en couples ou
seuls. Quand il n'y en a pas il n'y en a pas s'il y en a il y en a.

Qu'aucune de ces situations ne puisse être une norme dans un monde
diversement capitaliste est une question qui ne se règle pas à travers
le fait d'abolir la parentalité, quand on ne vit pas dans un pays
communiste (où les enfants eux-mêmes sont en commun). Car ce genre de
réforme, supprimer les termes de la parentalité, supposerait, dans le
monde où nous vivons, un niveau supplémentaire d'appropriation -- au
sens de propriété -- des enfants. Les enfants ne sont pas des choses
neutres ni même civilement, ce ne sont pas des objets appropriables et
pour autant qu'ils ne devraient pas l'être devraient-ils être laissés
en errance ? Intégrer le transgenre aux genres ne supprime pas le
matérialisme des genres -- ni celui du transgenre -- même si on est à
fond pour le Queer, à moins de passer dans une monde social
radicalement poétique -- non commercial -- (je ne suis pas contre).

L'inverse -- la réforme actuellement proposée -- serait négationniste
à court terme (cela suppose une situation actuelle mais n'anticipe pas
sur les changements possibles après la réalisation sociale des
nouvelles situations),  et peut prévisiblement entraîner des
dissociations chez la plupart des enfants nés sous la procédure
traditionnelle, même dans le cas des familles monoparentales ou
adoptives homosexuelles.

D'autant plus observer ce fait : les enfants dont un des deux parents
manque à l'appel civil sont nombreux -- voir les deux parents quoique
moins nombreux donc ressaisis sous d'autre nom pour avoir une
existence civile -- sous la procédure traditionnelle et cela ne les a
pas rendus clandestins ni parias.

J'ai toujours considéré qu'intégrer civilement le droit parental des
homosexuels s'il ne présentait pas le couple duale traditionnel serait
une occasion d'enrichir la nomenclature civile avec de nouveaux
termes, supplémentaires, plutôt qu'en enlever, du moins avant la
révolution sociale que cela est supposé procurer, et pas pour le pire
commun.

C'est comme la suppression de mademoiselle, quand madame signifie au
tournant le mariage et/ou le fait d'être adulte. Je veux bien que nous
soyons toutes des mademoiselle (d'éternelles jeunes fille) --  encore
qu'il faille bien intégrer qu'on ne vive pas éternellement, et que les
cycles du temps de vivre soient acceptables même s'ils révoltent à
juste titre...  mais pas que les jeunes filles soient d'emblée des
dames patronnesses.

Vu la délicatesse psychique de la situation actuelle des enfants dans
le monde d'abrutis où nous vivons (tous dogmes injustices et guerres
confondus), qu'une réforme de plus -- et comme presque toujours depuis
quinze ans dans un monde néo-libéral renforcé, une de plus est
toujours une de trop, qui enlève de plus en plus de libertés ou les
formate de façon réductrice de la personnalité -- vienne poser la
déstructuration d'une structure tout juste acquise ou en pleine
acquisition, chez les jeunes enfants et les adolescents en pleine
puberté actuellement vivants, me paraît ahurissant de folie
législative.

Réglons le cas des adultes d'abord (la question de la légalité et de
l'égalité civile de l'homosexualité sans réserve), et nous règlerons
le problème des enfants après. Une chose -- une expérience et sa
réalisation adaptée -- après l'autre, Please.

A fortiori dans un monde capitaliste renforcé et de plus en plus
liberticide, le monde de Big Brother rend assez confus pour ne pas en
rajouter socialement et individuellement.

D'abord, virons les OGM et restaurons les semences de ferme enfermées
au musée de l'agriculture par la règlementation européenne,, et
stoppons le nucléaire, exigeons la séparation des comptes courants et
des comptes de placement dans les banques... en attendant Godot.

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